La devise du RAID ne figure sur aucun emblème officiel, contrairement à d’autres unités d’élite françaises. Pourtant, une formule circule depuis les débuts du groupe : « Servir sans faillir ». Ce choix résulte d’un positionnement assumé, où la discrétion prime sur l’affichage.
Cette maxime, transmise oralement, incarne l’état d’esprit du groupe d’intervention. Son origine n’est pas attribuée à un fondateur précis, mais reflète l’exigence de cohésion et d’exemplarité imposée à chaque membre.
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Plan de l'article
Le RAID, une unité d’élite au cœur de la sécurité nationale
Depuis 1985, le RAID s’est imposé comme la garde rapprochée de la police nationale. Quand la négociation ne suffit plus, quand la menace devient trop lourde, cette unité d’élite prend le relais. À côté du GIGN pour la gendarmerie, le RAID est la référence absolue en matière d’intervention policière en France.
Ce groupe d’intervention ne se contente pas de rester confiné à Paris. Il a essaimé ses antennes à Toulouse, Bordeaux, Lyon, Marseille, Strasbourg, Rennes, Lille, mais aussi en Guadeloupe et en Nouvelle-Calédonie. Une implantation stratégique, adaptée à la diversité et à la complexité du territoire français.
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Ce sont les policiers du RAID qui font la force de cette unité. Sélectionnés parmi les profils les plus aguerris, ils incarnent un mélange de sang-froid, de technique et de cohésion. Le ministère de l’Intérieur leur confie les opérations les plus sensibles : libérations d’otages, arrestations de criminels dangereux, neutralisations de menaces extrêmes. Chaque engagement du RAID engage la sécurité collective et l’image de l’État.
Au sein du paysage des unités d’élite, le RAID s’impose par sa capacité d’adaptation, par l’expertise de ses membres, et par la confiance sans faille que lui accorde la police nationale. Sa devise, transmise discrètement, irrigue chaque action : servir sans jamais vaciller.
Pourquoi la devise du RAID incarne-t-elle son identité unique ?
La devise du RAID, « Servir sans faillir », ne s’étale pas sur des fanions. Elle s’impose d’elle-même, vécue au quotidien par chaque opérateur, du recrutement au terrain. Trois mots, lourds de sens, qui guident chaque pas, chaque décision, chaque intervention.
Voici ce que recouvre précisément cette formule :
- Servir : choisir le collectif, laisser l’individualisme de côté, se placer au service de la police nationale et du public.
- Sans faillir : tenir bon malgré la pression, les doutes, la peur, et ne jamais céder face à l’imprévu.
Cette culture s’est construite grâce aux directeurs qui se sont succédé : Jean Tanguy, Ange Mancini, Jean-Michel Fauvergue ou Jean-Baptiste Dulion. Au RAID, la fidélité à la devise passe par la discrétion, la cohésion et une résilience à toute épreuve. Pour ces opérateurs, l’erreur n’a pas sa place. La panthère noire, symbole du groupe, incarne cette force silencieuse, faite de patience et de précision.
La devise guide aussi la formation. Elle ne se limite pas à la technique, elle façonne l’état d’esprit, le sens du devoir et la solidarité. Les plus expérimentés la portent comme une règle de vie, les recrues l’apprennent dès leurs premiers pas. Chaque mot engage la réputation du RAID et la confiance du pays.
Des missions hors normes : interventions marquantes et quotidien des opérateurs
Les missions du RAID sont à part. L’unité s’est forgé une réputation solide grâce à sa capacité à intervenir là où l’échec n’est pas permis. L’assaut de Saint-Denis en novembre 2015, mené après les attentats de Paris, reste gravé comme un moment où la tension et la précision ont atteint leur paroxysme. Mais ce n’est qu’un exemple. Depuis des décennies, la brigade de recherche, d’assistance et d’intervention a été engagée sur des prises d’otages, des arrestations de forcenés, des neutralisations de menaces majeures, parfois au côté de la gendarmerie nationale ou des BRI.
Le quotidien des membres du RAID se partage entre entraînements constants et longues attentes. Chacun doit rester prêt, entretenir sa vigilance, répéter les gestes techniques, maîtriser le SCAR Heckler & Koch, simuler des interventions dans des conditions plus vraies que nature.
Les interventions du RAID ne se limitent pas à la région parisienne. Bordeaux, Toulouse, Lyon, Marseille, jusqu’à la Réunion : à chaque fois qu’une préfecture de police ou le ministère de l’Intérieur sollicite le groupe, les équipes se déploient dans l’urgence.
Dans ce métier, la routine n’existe pas. L’imprévu gouverne chaque journée, et la gestion du stress devient une seconde nature. La préparation mentale complète la technique pure. Lorsque le RAID intervient, que ce soit lors d’une prise d’otages ou en appui à la BRI, chaque détail prend une importance capitale. L’esprit de corps, bâti dans la difficulté, permet d’affronter la violence et l’urgence humaine de chaque opération.
Intégrer le RAID : exigences, sélection et esprit d’équipe
Entrer dans le groupe d’intervention du RAID ne relève ni de la chance, ni d’une simple réussite à un concours. La sélection est impitoyable : elle réclame un haut niveau de rigueur, une condition physique irréprochable et une expérience solide du terrain.
Voici les étapes incontournables qui attendent chaque candidat :
- Les policiers issus de la police nationale doivent avoir plusieurs années de service, généralement au sein d’unités opérationnelles.
- Le parcours commence par une série de tests physiques et techniques : course, maniement des armes, tirs en situation de stress.
La sélection ne fait aucune concession. L’évaluation psychologique pèse autant que les performances sportives : résistance au stress, capacité à garder la tête froide, aptitude à analyser rapidement une situation. Un entretien avec une commission d’anciens du RAID, parfois menée par des personnalités comme Jean Tanguy ou Michel Fauvergue, vient juger la solidité mentale des postulants. Peu de candidats franchissent toutes les étapes ; la moindre faille coûte la place.
L’individu ne suffit pas. Au RAID, la cohésion d’équipe est la clé. Chaque policier sait qu’il compte autant sur lui-même que sur ses partenaires. L’exploit personnel n’a pas sa place si la confiance au sein du groupe vacille. La solidarité et la loyauté passent avant tout. « Servir sans faillir » devient alors une réalité quotidienne, héritée des premiers héros du RAID, de Robert Broussard à Pierre Joxe, qui, dès les débuts, ont imposé cette exigence lors des premières opérations à Neuilly.
La formule ne se contente pas de traverser les générations : elle façonne chaque intervention, chaque entraînement, chaque engagement sous le signe de l’exigence collective. Servir sans jamais faillir, et jamais oublier ce que cela signifie quand la porte s’ouvre et que le monde retient son souffle.